La sexualité dans la relation amoureuse : le désir et ses aléas

 

Au début de la relation amoureuse, lors de relations multiples ou de « papillonnages sexuels », il n’y a pas de problèmes de désir. Ceux-ci naissent dans la durée de la relation stable avec une même personne. Alors comment créer, dans une vie ordinaire, de l’extraordinaire qui nourrisse en permanence le désir et évite qu’il ne s’éteigne ?

  

Qu'est-ce que le désir ?

 

Le désir est une tension, c’est ce qui anime, ce qui met en mouvement, ce qui permet de créer des liens avec l’extérieur. Pour l’être humain, le principal organe du désir est son psychisme. Le désir vise l’union, l’aboutissement de l’acte sexuel et la pénétration, mais dès qu'il est comblé, il meurt. Freud parlait de « la petite mort ». Le désir nous fait agresser la vie. On se met en mouvement vers l’objet, la personne que nous désirons. Le désir vise à créer de l’extraordinaire et se nourrit de ça.

  

Les facteurs d’érosion du désir

 

La similitude et la fusion nuisent au désir. Tout ce qui met en vie chaque partenaire dans sa dynamique propre, son énergie propre, va maintenir une différence, une distance où va s’abreuver le désir. Au sein d’une relation d’amour, il faut continuer à exister personnellement, individuellement même.

  

Le manque d’intimité : l’intimité c’est du temps, de la tranquillité, de la complicité, une mise à distance des proches pour se retrouver « deux ». Elle peut être physique, virtuelle ou à distance (téléphone, sextos…). C’est dans cette intimité que peut naître l’érotisme. C’est quand l’intimité disparaît que naissent les ressentiments, les reproches et l’animosité dans la relation. Plus que l’homme, la femme a besoin de ressentir cette intimité et donc d’érotiser la relation amoureuse avant de passer à l'acte sexuel.

  

L’habitude : comme le chante Maxime Leforestier, « l’habitude nous joue des tours, nous qui croyions que notre amour avait une santé de fer ». Au début, tout est nouveau : le corps de l’autre, les endroits où l'on se rencontre, la relation à l’autre… Puis tout l’ordinaire, le banal, le routinier tue le désir. On est dans la satisfaction du besoin de sécurité. Or il est nécessaire d’alimenter la relation en nouveautés, de rechercher et cultiver au quotidien les plaisirs à deux, y compris ceux non sexuels. Et la relation sexuelle ne se limite pas à aller au lit dans la chambre à coucher après le film !

  

Les conflits relationnels qui ne se parlent pas : les non-dits, les rapports de force, les conflits qui vont mener au retrait du désir (je lui fais payer le mal qu’il me fait). L’absence de paroles nuit au désir, c'est pourquoi un gros conflit ouvert peut réactiver le désir, ou même une bonne discussion... mais dans l’écoute de l’autre et non le reproche.

 

La grossesse ou l’arrivée du premier enfant. Le changement temporaire d’apparence physique de la femme, le bouleversement hormonal, le changement du regard de l’homme sur la femme, l’attention portée au nouveau rôle de mère ou l’effacement de la femme au profit de la mère (cf. Bébé pousse n°7), sont autant de paramètres qui nuisent au désir.

 

La maladie et la vieillesse sont aussi des facteurs d’érosion et de modification du désir.

  

La relation amoureuse passe par l’entretien du désir

 

Ce désir est celui d’être ensemble, de rire, de discuter, de partager, de s’épauler, de se réconforter mais aussi d'entretenir le désir charnel de l’un pour l’autre, de ne pas se laisser happer par le quotidien. Cela passe par l’anticipation positive : il faut imaginer le plaisir qu’on aura à retrouver l’autre le soir, le jeu relationnel qu’on va mettre en place. C’est imaginer dès le matin des attentions et des jeux pour que le soir soit l’aboutissement et non le point de départ d’un rapprochement amoureux et sexuel. Et la prescription vaut toute la durée de notre vie !

 

L’amour durable et le désir sont une construction à deux, comme le rappelle le poète libanais Khalil Gibran dans son recueil Le Prophète : « dressez-vous ensemble, pas trop près l’un de l’autre. Car les piliers du temple se dressent séparément et le chêne et le cyprès ne peuvent croître dans leur ombre mutuelle. » Si les piliers sont trop proches, ils ne soutiennent plus rien et le toit s’effondre, mais si les piliers sont trop loin, ils ne soutiennent plus rien non plus...

  

Lauriane Cydzik

Psycho-sexothérapeute

5 rue des Charmettes

01000 Bourg-en-Bresse

Tél. : 06 07 80 75 38

 

www.couple-erotiserlequotidien.jimdo.com

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